
Avec un nombre de transaction toujours en hausse à fin juillet (+ 4% en Ile de France sur un an) l’année 2019 est loin d’être celle de l’atterrissage. Le volume de transaction et les prix n’ont cessé de progresser. L’activité dans les offices notariaux a été particulièrement soutenue durant l’été, période habituellement calme. Le marché tourne à plein régime et les chiffres de l’automne devraient confirmer cette tendance, l’offre de logements restant largement inférieure à la demande.
La principale motivation des Français pour l’acquisition immobilière reste l’attractivité des taux d’intérêt, mais également le rendement limité de nombreux produits d’épargne qui a drastiquement chuté ces dernières années. Dans ce contexte, l’immobilier reste un placement attractif, qui attire les investisseurs.
Les indicateurs avancés des Notaires du Grand Paris, fondés sur les avant-contrats, montrent que le seuil des 10 000 € le m² a été dépassé en août dernier à Paris. La hausse des prix devrait se prolonger encore cet automne avec même une petite accélération. Le prix au m² approcherait 10 300 € en octobre 2019 dans la Capitale (+7,8 % en un an). Selon cette même source, 50 % des arrondissements parisiens ont un prix au m2 qui dépassent désormais les 11 000 € / m2. La capitale demeure la ville la plus chère de France devant Bordeaux et Lyon qui affichent des prix moyens aux alentours de 4 300 €/m2.
Alors, stop ou encore ? Avec un prix au m2 qui a augmenté de 250 % depuis le début des années 2000, les arbres vont-ils monter jusqu’au ciel ? A ce stade, aucun signe avant-coureur d’un quelconque retournement de tendance n’est à noter. Les professionnels du secteur, chasseurs ou agents immobiliers, sont assez unanimes sur la raison de cette hausse continue des prix : la loi de l’offre et de la demande. Les acheteurs sont bien présents mais les biens mis sur le marché ne sont pas assez nombreux pour satisfaire l’ensemble de la demande. Selon les indicateurs de Meilleurs Agents, la tension immobilière reste forte : il y a 26 % d’acheteurs de plus que de vendeurs dans la capitale. Le site prévoit même une hausse des prix de 6 % pour les douze mois à venir, soit presque celle des douze mois précédents.
Cette augmentation du prix de la pierre n’est pas sans incidence sur la population parisienne. Municipale en vue, la bataille des chiffres fait rage, chacun défendant son bilan et son interprétation des statistiques. Il est cependant avéré que le solde migratoire de la ville est négatif. La population parisienne et notamment le nombre de famille a diminué ces dernières années, le nombre de résidence secondaire ayant pour sa part fortement augmenté. Selon Le Parisien (source Insee), « le nombre de « résidences secondaires » a augmenté de 50 % (28 108 en valeur absolue) entre 2011, l’année précédent le lancement d’Airbnb en France, et 2016 ».
Un ensemble de problématiques sur le logement dans la Capitale, qui dépasse largement le mandat de l’actuelle maire et qui sera assurément un défi de taille pour le prochain maire de Paris.