
Depuis plusieurs mois, un regain d’optimisme a porté le marché résidentiel parisien et son segment haut de gamme vers de nouveaux sommets.
Est-ce un effet de l’élection d’Emmanuel Macron ou du Brexit ? L’immobilier de luxe à Paris se porte bien et des records de vente et de prix ont été atteints en 2018. Le nombre de transactions supérieures à 2.5 M€ est en hausse et iI n’est pas rare aujourd’hui d’avoir des prix de vente supérieurs à 25 000 euros du m2 pour des biens haut de gamme ne souffrant aucun défaut.
Quels sont les critères qu’un appartement doit présenter pour être défini comme un bien haut de gamme et pouvoir afficher des prix au m2 élevés ? La taille bien sûr, mais pas seulement.
Pour le département de recherche de CBRE, ces biens doivent répondre à trois types de critères :
La localisation (quartiers chics, environnement privilégié, vue, proximité de jardins, de monuments ou d’adresses prestigieuses),
L’architecture ou le design (hôtels particuliers, volumes intérieurs, décoration soignée),
Le niveau des prestations (piscine intérieure, jacuzzi, climatisation mais aussi gardiennage, et vidéo surveillance).
A partir de ces trois critères, trois catégories de biens peuvent être définies sur le segment du haut de gamme :
Les biens de grand standing situés dans de beaux immeubles des plus beaux arrondissements du cœur de la capitale (4ème,5ème, 6ème,7ème,8eme, 16ème Nord, 17ème Sud). Pour ces appartements, les prix au m2 sont compris actuellement entre 12 000 € et 15 000 €.
Les biens de prestige, ont des adresses exceptionnelles et des prestations de très haut niveau. Pour ces biens, les prix peuvent se négocier entre 15 000 € et 25 000 € du m2.
Les biens d’exception qui sont par essence uniques en leur genre et incomparables aux biens de leurs quartier (hôtels particuliers, maisons de ville, triplex). Ces biens présentent un niveau de prestation pouvant répondre aux plus hautes exigences et voient leurs prix dépassés les 25 000 m2.
Sur ce segment haut de gamme, un nombre record de vente en 2018 vient confirmer son attractivité. Les arrondissements centraux et de l’ouest parisien concentrent ce type de transaction. Les biens vendus à plus de 1,5 M€ en octobre 2018 (sur 12 mois) sont à 75% localisés dans ces quartiers qui par ailleurs ont la part la plus importante de grands logements de 4 pièces et plus. Les prix sur ce segment de marché ont d’ores et déjà dépassés les plus hauts atteints en 2011.
Cependant, malgré un fort rayonnement international, le marché de l’immobilier de luxe à Paris reste majoritairement domestique (les acquéreurs étrangers ne représentent que 14% des transactions en 2017) et c’est ce qui explique en partie que les prix à Paris restent en-dessous de ceux des autres grandes villes mondiales, selon Savills.
Alors, jusqu’où ira-t-on ? Les différentes études sur le sujet s’accordent à dire que l’immobilier haut de gamme continuera à profiter d’un déséquilibre structurel entre l’offre par nature limitée, et une demande croissante. Les prix devraient continuer à croitre de façon modérée et assurer des valorisations élevées sur le long terme.
Sources : chambre des notaires, base BIEN, études et recherche SAVILLS, CBRE, la vie immo